L’Inserm réalise une « Charte de la parole publique » pour ses agents
La « Charte de la parole publique » de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) veut aider ses personnels à s’exprimer dans les médias pour renforcer une communication scientifique sur la santé, plus utile, transparente et responsable.
Pendant la période du Covid, les institutions scientifiques se sont mobilisées pour répondre aux questions des journalistes et des citoyens. Mais cette médiatisation s’est parfois accompagnée de difficultés en matière de communication, liées à la complexité d’expliquer simplement les débats scientifiques et aux polémiques sur les réseaux sociaux ou les plateaux télévisés.
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la double tutelle des ministères de la Santé et de la Recherche, a rencontré de telles difficultés et a parfois observé des comportements contraires à l’éthique, à la déontologie et à l’intégrité scientifique. L’Inserm a alors engagé un travail en direction de son personnel. Un travail interne, entre des scientifiques et des spécialistes de la communication et du droit, qui a conduit à la rédaction d’une charte. Elle vise à guider les personnels lors de leurs prises de parole sur les réseaux sociaux, dans les médias, ou de manière plus générale dans l’espace public. Une charte qui rappelle les bonnes pratiques ainsi que les devoirs de tout collaborateur lorsqu’il s’exprime dans un contexte faisant apparaître sa filiation avec son institution.
Des lignes directrices utiles à l'expression publique de tous les agents
Conçue comme un cadre qui vise à une communication utile, transparente et responsable, elle introduit plusieurs bonnes pratiques qui intéressent tout communicant public.
Dans le cadre d’une prise de parole publique, la Charte de la parole publique de l’Inserm souligne en particulier l’importance de :
- veiller à ce que le sujet de la prise de parole entre bien dans son domaine de compétence avant de répondre. Si la proposition d’intervention semble trop éloignée de son domaine, décliner, transmettre au service presse qui recommandera un pair expert du sujet ;
- faire preuve de retenue dans l’expression de ses opinions, respecter la neutralité politique et la laïcité ;
- communiquer en s’appuyant sur l’état de l’art des connaissances scientifiques et les données disponibles et validées par les pairs. Ne pas hésiter à expliquer quand il n’y a pas de consensus sur un sujet donné ;
- vérifier les sources des informations que l’on mentionne aux journalistes ou que l’on partage sur les réseaux sociaux ;
- déclarer explicitement ses liens ou conflits d’intérêts par rapport au sujet abordé avant d’intervenir dans un média ;
- contacter systématiquement le service presse dans le cadre d’une communication auprès d’un média.
À l’ère du numérique et de la nécessaire responsabilité sociétale des institutions de recherche, cette charte peut être utile à l’expression publique de tous les agents.