My communicator is rich
Vadrouille dans le réseau social qui tisse des liens entre professionnels… Et cette trouvaille : « Chief communication officer » d’un département. Ah, sûr, ça en jette ! Ringards, les « directeurs de la communication », au rancart, les « dircoms ».
Par Alain Doudiès, consultant en communication publique, ancien journaliste, membre du Comité de pilotage de Cap’Com.
« Chief communication officer », c’est du dernier chic. Tout comme le nom d’une flopée d’agences du coin de la rue qui singent les multinationales et se déguisent avec les oripeaux de l’innovation. Liste non exhaustive (1) où le prétentieux le dispute au ridicule : After Way, Be Attractive, Be Verb, Com on Light, Corporate Fiction, Digital Concept, Eightball, I Love my Com, Talky Walky, So Buzz, The Big Family, Urban Pulse, Urbanrhapsody, Up Content… et aussi des promesses de rêve : Beautiful Monday, Smile, Just Happiness. Ces quelques lignes ne sont pas une thèse. Mais l’examen du vocabulaire usuel de la communication mettrait en relief le même phénomène.
Le français a ses limites. Il s’enrichit de mots venus d’ailleurs. Mais que traduit ce déferlement de l’anglais ? Une stimulante modernité ? Une imaginative vitalité ? Une intelligente adaptation à la mondialisation ? Ou, plutôt, de la part de professions qui se piquent de clairvoyance, de professionnels qui se targuent d’être « créatifs », affligeant suivisme, mollesse rédactionnelle, paresse intellectuelle.
Ah, qu’il est délicieux de se glisser ainsi dans la posture du réactionnaire de service.
(1) Exploitation du GPS 2018 – Guide des prestataires spécialisés en communication publique, édité par Cap’Com.