Pages de com : « 100 termes clés utiles aux collectivités locales »
Comme les emmerdements, les bonnes nouvelles volent en escadrille. Après le succès de l’atelier « En français dans la com » lors du récent Forum Cap’Com de Toulouse, la parution cet hiver du livret « 100 termes clés utiles aux collectivités locales », qui avait été présenté lors du Salon des maires, renforce le front de la défense et illustration de la langue française dans la communication. Bravo et merci à la Commission d’enrichissement de la langue française rattachée aux services du Premier ministre.
Les textes introductifs et d’accompagnement du lexique rappellent le rôle essentiel de la communication publique dans l’animation des « liens entre les citoyens et leurs représentants » ainsi que son « devoir d’exemplarité ». D’abord, retenons-en cette évidence, qu’il faut pourtant aujourd’hui justifier, que le français est le meilleur moyen de s’adresser… aux Français : une langue accessible, belle dans sa simplicité et sa clarté, qui permet d’être compris de tous, sans exclure, sans ce jargon surplombant truffé de termes d’anglo-américain plus ou moins bien digéré.
Le lexique permet de toucher du doigt le paradoxe et le snobisme qui s’attachent à l’utilisation sans modération des termes d’anglais, y compris dans des démarches territoriales où la compréhension par tous est pourtant le préalable à l’acceptabilité : la notion d’éco-éclairage est plus facile à comprendre que celle de relamping ou celle de ville interactive plus explicite que la smart city. Est-ce par périphrase ou pour s’en laver les mains qu’on évite le mot déchet et qu’on lui préfère celui de waste ? Même s’il semble plus chic, l’upcycling est au mieux du suprarecyclage et, en réalité, bien souvent du recyclage tout court ou du reconditionnement. La notion de partage – d’habitat ou de voiture – est sans doute plus riche et plus claire que celle de sharing. Et pourquoi ne pas signaler un planchodrome plutôt qu’un skatepark ?
Le combat, car c’en est un, est quotidien. Des armes comme ce lexique sont utiles. Espérons qu’il fera école non seulement dans les collectivités, auxquelles il s’adresse, mais aussi dans les rangs de la communication présidentielle et gouvernementale, où on oublie parfois l’article 2 de la Constitution qui stipule que « le français est la langue de la République ». Un exemple : après « choose France », voici venir « choose science » organisé ce mois-ci à Saclay sous le patronage du président de la République. Que ce « summit » soit à vocation internationale ne devrait pas l’empêcher de se nommer et de se dérouler en français, au contraire.
Au Forum Cap’Com de Toulouse, notre collègue Annie Lafrenière, directrice des communications et de l’expérience citoyenne à la ville de Blainville et présidente de l'Association des communicateurs municipaux du Québec (ACMQ), a témoigné de l’importance existentielle de la défense de la langue.
100 termes clés utiles aux collectivités locales
Délégation générale à la langue française et aux langues de France
Novembre 2023
40 pages
Disponible gratuitement sur simple demande adressée à terminologie.dglflf@culture.gouv.fr