Pages de com : « Plaidoyer pour une culture (ré)humanisante » par Nawel Bab-Hamed
Pendant le voyage d’étude sur la communication culturelle, Nawel Bab-Hamed, intervenante lors de cet événement Cap’Com, sortait ce livre. Totalement en phase avec les sujets évoqués, elle y propose une méthode pour revisiter les bases des politiques culturelles, par ailleurs intéressante au-delà de ce domaine. Son approche, tournée vers le développement de l’envie de participer, s’appuie sur le dialogue et une communication plus empathique.
Cette histoire débute par une rencontre entre l’autrice et Cap’Com sur des sujets citoyens, autour de la laïcité. Aujourd’hui elle œuvre à l’agence d’urbanisme de la métropole de Lyon qui lui a demandé d’infuser la question culturelle dans les projets développés par l’agence. La sortie de cet ouvrage et ses réflexions autour du concept de « santé culturelle » venaient à point nommé pour éclairer les expériences de terrain lors de ce voyage d’études des 2 et 3 juin 2022.
Mais que contient cet ouvrage concis et dense ? Il a pour premier objectif de pouvoir proposer de nouveaux paradigmes de pensée et des propositions de transitions opérationnelles dans les politiques publiques culturelles. Mais pas réservées à ce seul domaine. Et le point de vue de Nawel Bab-Hamed gagne à être confronté aux problématiques de communication publique.
Comme elle nous l’a expliqué la semaine dernière : « Parce que, lorsque l’on veut faire culture ensemble, on n’agit pas simplement sur un bagage artistique mais sur un rapport au monde. Et ce rapport au monde s’éprouve dans le logement, le quartier, l’école l’hôpital, au marché… » Son angle d’attaque est de faire vivre la dimension culturelle comme une façon d’exprimer son humanité dans le monde. Donc nous évoquons une « culture à être » et pas seulement à savoir. Un lien avec nos métiers ressort autour des projets culturels avant que se pose la question de « comment faire ». Cette étape cruciale, c’est le « pourquoi ». Pour réactualiser régulièrement le sens de nos actions, « il faut lever le nez du guidon pour régénérer nos usages ». Quand on repense le pourquoi, on repense aussi le pourquoi communiquer.
Et lorsque l’autrice nous répond sur les questions de sémantique de la communication et de l’humanité qu’elle évoque dans son livre, elle affirme : « L’humain a sa place dans la communication, avec le corps, la sensibilité, l’émotion, la motivation. Sans s’opposer aux outils modernes (le numérique) ou traditionnels (le papier), il serait intéressant de se demander comment éviter de saturer l’espace d’installations et de performances. Comment faire un peu plus de qualitatif, dans une politique de la relation ? »
D’après elle, on peut créer ainsi plus d’envie de participer, de s’imprégner, de s’approprier, afin de créer un assentiment intellectuel pour accueillir une offre et y participer. Elle développe ce sujet dans un livre qui s’adresse aux professionnels des politiques publiques, mais également au monde artistique et aux communicants.
Plaidoyer pour une culture (ré)humanisante
Nawel Bab-Hamed
Collection Pépites
Rumeur libre éditions, juin 2022
104 pages