Pages de com : « Submersion » de Bruno Patino

Après avoir mis en lumière les mécanismes et biais cognitifs exploités par les algorithmes et les plateformes de réseaux sociaux, que reste-t-il ? C’est dans un style presque poétique que Submersion propose une réflexion philosophique sur la condition humaine face à l’abondance de données et d’informations. Ce nouvel ouvrage retrace l’avènement du monde numérique – de Gutenberg à l’intelligence artificielle – et propose de réfléchir à ses effets sur nos ressentis, nos capacités de discernement et notre liberté, études et références littéraires à l’appui.

La submersion, c’est le déluge d’informations qui est en train de nous engloutir. Et cet engloutissement passe par une perte de liberté liée au paradoxe du choix : plus nous avons d’options, plus nous déléguons nos choix aux algorithmes, moins nous sommes libres et plus nous sommes malheureux. « Il faut choisir quand il faudrait dormir. Et c’est alors qu’arrive la conscience du flot, du déluge, du tsunami qui se cache derrière l’écran minuscule. Et que s’annonce une autre fatigue, qui n’a, elle, pas d’échappatoire. Je suis le roi, je peux tout choisir, mais je suis fatigué. À la simple idée de devoir le faire. Face à l’infini et seul, fasciné par l’extérieur et comme vide à l’intérieur. Un roi avec trop de divertissements, accablé. »

Face à ce trop-plein, même nos choix sont donc conditionnés par les algorithmes et l’intelligence artificielle plus que par notre propre volonté. De surcroît, ils nous plongent dans une « société du divertissement » et dans un monde où réalité et fiction sont difficilement différenciables.

Construire le discernement face à la submersion

Si ce premier constat dressé dans l’a-somnie de la nuit bleutée par les écrans est tout à fait déprimant, l’ouvrage essaie d’apporter une note d’espoir ainsi qu’un message potentiellement intéressant pour les professionnels des médias et du monde de la communication : il est possible de construire le discernement face à la submersion. Et cela ne se fera pas avec les nouvelles technologies. Cette construction du discernement sera rendue possible grâce à l’humanité, la littérature, la philosophie.