Pas assez d’assesseurs
C’est un cri du cœur, comme à chaque période d’élection, les mairies craignent de manquer de bras citoyens pour tenir les bureaux de vote. Un vrai sujet de communication publique (un nouveau marronnier ?) qui est de mieux en mieux traité. La question de la mobilisation des assesseurs recouvre celle des électeurs tout court !
Un bureau de vote pour 800 électeurs : c'est deux assesseurs. Le compte est vite fait, pour une ville, il faut mobiliser des dizaines d’électeurs inscrits pour tenir les bureaux de vote lors des prochaines élections. Oui mais voilà, les partis politiques et les mouvements des candidats, qui, habituellement, fournissent leur quota de militants pour participer aux opérations de vote, ne font plus recette et les citoyens engagés font défaut.
Le Code électoral réclame pourtant cette participation citoyenne pour garantir la sincérité des scrutins. Si les présidences des bureaux de vote sont faciles à établir (ce sont des adjoints au maire), les assesseurs et les scrutateurs doivent être recrutés parmi les électeurs inscrits. D’où les campagnes aujourd’hui lancées par des mairies qui risquent d’avoir du mal à boucler leurs bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives.
Assesseurs à ses heures
Mais tout n’est pas si simple, et un petit coup de superhéros (décidément, quand tout va mal, on convoque toujours les superpouvoirs !) ne permet pas toujours de doper le sentiment citoyen. Car le compte n’y est pas, même dans les petites communes. La faute à nos modes de vie et à nos capacités d’investissement personnel. En résumé, qui va accepter, comme dans l’ancien temps, de tenir son bureau de vote, sandwich à la main, de 8h à 19h le dimanche ?
De fait, certaines communes divisent les présences d’assesseurs en postes de deux heures. Ce qui, pour un bureau, veut dire trouver 10 personnes !
Pour un bureau, certains recherchent jusqu’à 10 assesseurs !
Comme à Jasseron, commune de l’Ain, qui pourrait avoir à organiser deux bureaux de vote pour ses 1 350 inscrits. La question de la mobilisation des assesseurs recouvre celle des électeurs. De fait, « nous n’avons eu que 600 votants, en 2021, pour les régionales et les départementales, ce qui correspond à un seul bureau de vote, que nous maintenons ».
Et pour s’assurer de la présence de suffisamment d’assesseurs et de scrutateurs (il en faut quatre à la fermeture du bureau de vote), Jasseron « a lancé une campagne de recrutement sur [son] site, sur Facebook et sur [son] appli. C’est [leur] adjointe à la communication qui s’en occupe ». Conformément aux résultats de l’enquête « Communication des petites collectivités », Jasseron est en effet inscrite dans une information citoyenne numérique en poussant des infos sur l’application PanneauPocket (voir capture d’écran). La campagne vient de débuter.
Soyons présents à l'élection !
Grandes ou petites, les communes qui communiquent ainsi sur le recrutement des assesseurs ont presque toutes anglé leur campagne sur les heures dominicales à perdre, à contourner ou à twister ! Notons enfin que, pour vaincre les dernières craintes, certaines villes ont senti le besoin de placer, dans les formulaires d’inscription, des mentions pour garantir la liberté et l’indépendance de chacun, comme à Saint-Étienne :
Nota bene : participer de la sorte à la vie citoyenne n’implique ou n’engendre aucun rattachement à un parti politique.
Vie politique, vie citoyenne, communication sur les opérations électorales : le recrutement difficile des assesseurs est le symptôme de divergences beaucoup plus grandes qu’on ne l’imagine sur l’organisation de la vie démocratique.
Quelles sont les missions des assesseurs ?
L'assesseur participe, aux côtés du président du bureau de vote et du secrétaire, au bon déroulement des opérations électorales. Il est amené à réaliser, notamment, les tâches suivantes :
- vérification de l’identité de l’électeur ;
- émargement de l'électeur à l'issue du vote ;
- contrôle des procurations ;
- tenue de l'urne en suppléance du président ;
- comptage des émargements.