Penser sa communication en vertical
Twitter s’est enfin mis aux stories, pardon, aux fleets. Le format vertical s’impose définitivement sur nos smartphones. Un autre rapport à l’image et à la narration. Un format à penser dès la conception de sa communication.
Par Marc Cervennansky.
@Cervasky
C’est le dernier réseau social à s’y mettre : ça y est, Twitter propose depuis peu la création de fleets, affichés au-dessus du fil d’actualité. Des fleets ? Ben... des stories, quoi ! Comme sur Snapchat, Facebook, Instagram, LinkedIn.
« Fleet » est la contraction de fleeting, qui signifie éphémère, et de tweet, le gazouillis. Les fleets sont limités à 140 caractères, peuvent intégrer des images, des vidéos, des gifs animés et s’affichent durant 24 heures. Rien de très novateur en soi. Mais pour Twitter, c’est une opportunité d’attirer un nouveau public, rétif au format particulier des conversations en 240 caractères.
Ce qui est intéressant toutefois avec les stories, c’est la confirmation de la place à part entière qu’a prise ce mode de narration verticale et interactive dans l’édition de contenus. Et c’est bien de verticalité dont nous allons parler ici.
Parce qu’on est fainéant !
Rappelons que ce format en 9/16 a été pensé pour le smartphone dont la taille des écrans n’a cessé d’augmenter. Il est devenu en quelques années une extension de soi-même, que l’on consulte à tout moment de la journée, en toute occasion : au lit, dans le métro, en faisant son jogging, au restaurant lors d’un dîner romantique en tête à tête. Enfin, pour le restaurant, c’était avant !
Pourquoi absolument un format vertical plutôt qu'horizontal, alors qu’on peut faire pivoter facilement son mobile dans sa main ? Parce qu’on est fainéant ! Voilà pourquoi on produit maintenant des vidéos verticales, qui passent mal à la télévision, au format 16/9, alors que sur smartphone elles sont en 9/16. Vous me suivez toujours ?
Cela dit, je viens de voir sur le catalogue de Noël de la Fnac un téléviseur vertical pour visualiser en grand le contenu de son smartphone. Le sommet du gadget inutile et coûteux. N’importe quoi ! Mais, je m’éloigne du sujet.
Un rapport plus intime à l’image
Avec les stories et ce format tout en hauteur, c’est notre rapport à l’image qui change radicalement, par rapport au standard 16/9 de la télévision, lui-même hérité du format cinéma. Bye-bye les grands paysages !
Immersif, ce format vertical occupe la totalité de l’écran du mobile et capte plus facilement votre regard. Il valorise l’être humain dans sa posture de bipède et il éclipse l’environnement pour être au plus près du sujet. Cela nous amène à un rapport plus intime à l’image et quasiment tactile.
Cette grammaire visuelle doit nous interroger sur la manière dont nous produisons aujourd'hui nos images. La majorité des logiciels et applications de production graphique et vidéo permettent en un clic de basculer d’un format horizontal à un format carré ou vertical.
Si techniquement c’est simple, le sens que l’on donne à nos images en est forcément impacté. Filmer quelqu’un en 16/9 en se disant qu’on pourra toujours recadrer après ne va pas toujours de soi. Si le centre d’intérêt est au milieu, les bords seront sans intérêt en 16/9 et cela donnera une image déséquilibrée. Zoomez un peu trop, recadrez un personnage debout : c’est le risque d’obtenir une image dégradée en format vertical.
Tout cela pour dire qu’il est indispensable, avant toute prise de vue, de bien réfléchir à son sujet et au format qui se prêtera le mieux à sa diffusion. Définissez en amont si vous envisagez de publier sur YouTube (horizontal), dans le fil d’actualité d’Instagram (carré) ou dans une story (vertical).
L’impact de votre communication sera d’autant plus fort que vous aurez anticipé le cadrage et non pas tenté de faire entrer vos images au chausse-pied dans un format mal taillé.
Pour aller plus loin, je vous renvoie au blog de Benjamin Hoguet dont j’ai repris ici quelques éléments : http://www.benhoguet.com/explorer-le-pouvoir-de-la-video-verticale/.
Illustration : montage à partir des photos de Thandy Yung Gary Bending et NeONBRAND – Unsplash.