Sans les « aléas clémentines », l’organisation d’événements serait moins drôle !
Septième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué, responsable de la communication de la ville de La Tour-du-Pin.
Samedi 21 janvier 2023, 9h16, à bord d’un TER
Cher carnet,
Ouf, elle est passée ! Je parle de la cérémonie des vœux à la population, qui s’est déroulée hier. Tu me connais, je suis friande de l’organisation d’événements, et les vœux du maire en est un que j’affectionne tout particulièrement, car il convient de trouver un juste milieu pour arriver à mêler des surprises à la tradition, tout en tirant discrètement les ficelles depuis les coulisses.
Cette cérémonie n’avait pas eu lieu depuis trois ans, imagine comme elle était attendue ! La première pour certains élus de l’équipe municipale en place depuis 2020, le retour de ce rendez-vous traditionnel pour les 500 personnes présentes dans le public… Il fallait que tout soit tiré au cordeau. De plus, cette cérémonie était un peu particulière pour moi, puisque c’était la dernière de « mon » maire, qui a pris la décision difficile de renoncer à son poste de premier magistrat pour des raisons professionnelles. Un point de plus pour faire en sorte que la soirée se passe bien. Et j’arrête là le suspense, cher carnet : la soirée s’est bien passée !
Pour qu’un événement réussisse, que son déroulé paraisse fluide et sans fausse note, il y a énormément de travail en amont, tu le sais. Mais au-delà de cette évidence, il faut aussi savoir gérer de nombreux aléas insolites, en d’autres termes : savoir comment faire en sorte que la tartine ne retombe pas du côté de la confiture.
Cette semaine, en plus des préparatifs variés, des nombreux coups de téléphone pour régler tous les menus détails, en plus de finaliser les montages vidéo (V1, V2, V3, V4)…, j’ai géré consécutivement un « aléa clémentines » : la commande passée était de 200, mais le fournisseur en a livré 120 du calibre supérieur, pour le même poids ; un « aléa bouteilles de pétillant » avec une commande bloquée par la grève contre la réforme des retraites et dont les cartons n’arriveraient pas à temps ; un « aléa élu inquiet » qui craignait qu’il n’y ait pas assez à manger pour le public quand tu annonces avoir revu à la baisse les commandes en raison des restrictions budgétaires et qui te met vraiment le doute (« Vous savez Lucille, dans la ville d’à côté ça a manqué… et on en parle encore ! »)… Mais comme le roseau, dans ce genre de situation, il faut plier et ne pas rompre ; je suis donc allée acheter hier matin 15 kilos de clémentines supplémentaires au supermarché du coin, ai réussi à obtenir du caviste du champagne au prix du pétillant, et ai eu le plaisir de voir que les quantités de feuilletés saucisses et autres délicieux canapés et mignardises étaient en nombre suffisant pour rassasier les pique-assiettes les plus fidèles, et le reste de l’assemblée avec.
Hier soir, le son était bon, le diaporama et les vidéos se sont enchaînés en arrière-plan, tout le monde était ravi : le contrat est rempli. Il faut quand même reconnaître quelque chose, cher carnet : sans les « aléas clémentines » de dernière minute, l’organisation d’événements serait moins drôle !