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À la com de Liffré-Cormier Communauté, un jeune service en construction

Publié le : 23 janvier 2025 à 07:24
Dernière mise à jour : 23 janvier 2025 à 17:44
Par Edwige Prompt

Comment fonctionne un service communication doté d’un seul agent permanent, dans une communauté de communes récemment créée ? Réponse avec Anne Sarrazin-Borde, en poste à Liffré-Cormier Communauté depuis 2022. Cet article est le septième numéro de notre enquête, lancée fin 2024, sur le fonctionnement des services com. [7/12]

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Par Edwige Prompt, journaliste, et Marie Cellard, infographiste.
Enquête pilotée par Bertrand Bellanger, directeur adjoint du développement économique, de l'emploi et du tourisme d’Amiens Métropole, et Jeanne Rebuffat, directrice de la communication de la ville de Lyon.

Voir à la fin de cet article toutes les autres analyses des services communication réalisées pour cette étude.

Tableau de bord du service com de la communauté de communes Liffré-Cormier Communauté

Un service démutualisé

« Jusqu’en 2018, j’étais chargée de com de la ville de Liffré. Les services de la commune et de la communauté de communes, qui venait d’être créée, ont ensuite été mutualisés. Nous étions trois dans le service, dont un graphiste. Sur de petits EPCI comme les nôtres, c’est compliqué de mettre des moyens. La charge de travail était monstrueuse avec dix magazines à sortir chaque année, deux sites à administrer, deux fois les réseaux sociaux à gérer… Trois ans plus tard, tous les services ont été démutualisés et j’ai choisi la communauté de communes. J’y suis à 100 % depuis le 1er janvier 2022. J’ai tout monté ici. Maintenant, mon bureau est au siège social de l’EPCI et plus à la mairie. Donc j’ai beaucoup plus de relations avec mes collègues, il y a de l’échange, je fais partie de la structure. C’est beaucoup plus simple pour moi. »

L’appui d’une apprentie

« Nous réalisons pas mal de choses en interne parce que cela forme Enora, mon alternante, qui prépare un bachelor web design. Elle s’occupe des réseaux sociaux, de la gestion du site, des créations en motion design, des teasers, etc. Elle fait aussi de la mise en page sur InDesign. C’est la troisième apprentie qui travaille avec moi. J’ai la chance d’avoir toujours eu des personnes qui étaient vraiment top. Mais chaque mois de septembre, il faut repartir de zéro avec un nouvel alternant. Je ne peux les lâcher sur les missions qu’à partir de novembre, il y a donc déjà deux ou trois mois de perdus. »

« On me fout la paix »

« Je suis rattachée à la directrice générale des services en direct et je travaille aussi avec une vice-présidente déléguée à la communication. Même si j’ai un rattachement et qu’il y a des attentes d’élus, on me fout la paix. Je suis assez électron libre. J’ai travaillé dans d’autres collectivités où on était davantage “marqué à la culotte” au niveau de la com. Ici, c’est assez confortable. »

Des services autonomes sur leur com

« Nous gérons le site web mais quelques agents dans les services ont été formés à la mise à jour de leurs pages ou de leurs rubriques. Idem pour les réseaux sociaux. Certains collègues des sports et du réseau des médiathèques ont les codes pour accéder à la page Facebook. Nous avons également un compte Instagram dédié au tourisme. Et la page LinkedIn est pour le moment alimentée par les ressources humaines et le développement économique. C’est un outil que je souhaite développer en formant les agents sur comment poster correctement sur notre page LinkedIn et bien relayer les actions de la collectivité sur leur profil personnel.  Par ailleurs, les agents qui travaillent dans les centres de loisirs et les espaces jeunes sont dotés du logiciel Canva. Ils font eux-mêmes leurs affiches et leurs visuels que je valide avant diffusion. Tous les espaces jeunes qui le souhaitaient ont pu avoir un compte Insta pour être en lien avec leur public. Ils sont autonomes sur la com de leur structure. En revanche, s’ils organisent un gros événement destiné à un public plus large, comme un Forum des métiers pour les lycéens et collégiens, c’est moi qui gère. »

Les référents communication, une pratique abandonnée

« Au sein de la communauté de communes, nous avions mis en place des référents communication avec lesquels je travaillais dans chaque service pour faire remonter les infos, pour le magazine, le site internet, etc. C’est une pratique que je trouvais très sympa mais qu’on a abandonnée à cause de la croissance de la collectivité et de la mobilité au niveau des agents ; à un moment donné, former tout le temps un nouveau collègue comme référent, c’était un peu épuisant. Donc autant ne plus former et faire à la place. C’est ce qui se passe aujourd’hui. Mais peut-être qu’au mandat prochain, on remettra en place les référents. »

« Tous les 15 jours, je participe au codir (comité de direction) avec les directeurs de services support (informatique, bâtiments, RH et finances). On se retrouve avec nos collègues directeurs de pôles qui ont plusieurs services sous leur responsabilité. On échange sur leurs projets et leurs demandes. On leur dit où on en est par rapport à des campagnes, des événements et des outils. Toutes les six semaines environ, se tient également une réunion de cadres avec les directeurs de pôles et tous les responsables de services qui porte plutôt sur des échanges de pratiques et des découvertes, des sensibilisations. Je suis aussi associée aux grands projets de mandat comme la réhabilitation d’un centre culturel aquatique, pour faire de l’info travaux puis toute la com signalétique à mettre en œuvre après réception du chantier. »

Des flux régulés… en théorie

« Nous avons élaboré une procédure qui figure dans le guide des procédures de la collectivité, accessible sur l’intranet sous forme de fiches : pour déclencher une demande auprès du service com, il faut nous prévenir au moins huit semaines avant l’événement ou la sortie du support pour nous donner les infos. Sauf que, dans la réalité, cela se passe rarement comme sur le papier. Les collègues préfèrent m’appeler, passer dans mon bureau, plutôt que d’ouvrir le guide. Si les délais ne sont pas respectés, j’ai la possibilité de refuser. Mais dans les faits c’est compliqué parce que, si le projet est validé par le vice-président, ça revient par le politique. Donc je n’ai pas vraiment le choix. »

Une stratégie de com en stand-by

« En 2024, nous avons élaboré une stratégie de communication en travaillant avec un cabinet. Quatre enjeux ont été déterminés et des fiches actions ont été rédigées, étant précisé que cette stratégie ne pouvait se mettre en place qu’à condition d’étoffer l’effectif du service, avec une personne chargée de la coordination et une autre qui s’occuperait des outils à déployer. Cela signifiait donc une création de poste. Mais cette année, les créations de postes ont été gelées dans la collectivité. Par conséquent, j’ai décidé de ne pas déployer la stratégie avec le service tel qu’il est. »

Des outils de partage surtout collaboratifs

« Nous utilisons la suite Microsoft avec Teams, SharePoint. Nous partageons beaucoup des fichiers, des documents, en collaboratif. Je n’utilise pas aujourd’hui de planificateur de type Trello. Nous avons essayé, mais tout le monde ne jouait pas le jeu. La mise en œuvre et l’appropriation sont compliquées. Donc nous travaillons avec des outils de partage surtout collaboratifs. »

De l’IA-anxiété au réflexe ChatGPT

« Il y a à peu près un an, je ne voulais pas entendre parler de l’intelligence artificielle (IA). J’avais peur pour mon métier, je craignais de le voir disparaître ou qu'il soit réduit en termes de rédactionnel, de créativité, de visuel. Donc c’était niet ! C’était une réaction épidermique. Aujourd’hui, à mon grand désespoir, j’utilise l’IA parce que ça me permet d’aller beaucoup plus vite sur plein de choses. Avant, pour rédiger l’édito du magazine ou un discours, je passais entre une heure et deux heures pour trouver les mots justes, les bonnes transitions. Aujourd’hui, cela me prend une demi-heure, trois quarts d’heure. Je passe ça sur le fameux ChatGPT et après, je réécris. Alors, ce n’est peut-être pas écrit comme je le veux, mais au moins, j’ai une structuration. De la même manière, quand j’écrivais un portrait de collègue, je passais du temps à peaufiner mes phrases. Maintenant, je laisse ChatGPT tourner et j’ajuste après. En revanche, en créa visuelle, pour le moment, on n’utilise pas trop l’IA, même si on s’amuse parfois à trafiquer des images pour nous. »

Photo principale : Anne Sarrazin-Borde, responsable du service communication de Liffré-Cormier Communauté.

Enquête 2024-2025 sur les services communication

Où en sont les services communication aujourd’hui dans leur positionnement vis-à-vis des élus et des services ? Comment assurent-ils leurs missions à la charnière entre le politique et l’administratif ? Quels sont les fonctionnements, les règles de validation, les outils mis en place dans le service et avec les autres services ? Quel impact l'IA a-t-elle sur leur service ?

En amont d'un Grand angle sur la place et l'organisation des services com animé par Bertrand Bellanger, directeur adjoint du développement économique, de l'emploi et du tourisme d’Amiens Métropole, et Jeanne Rebuffat, directrice de la communication de la ville de Lyon, au Forum Cap'Com de Lille le 11 décembre 2024, Point commun a mené l'enquête auprès de plusieurs directeurs et directrices de la communication de collectivités de tailles variées.

Fiche d'identité de la collectivité, fonctions et champs d'action, organisation, flux et outils de pilotage, de régulation de validation, de collaboration, IA, plongez au cœur des services com de leur collectivité.

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