Snapchat, Facebook, Instagram… Vous nous racontez des histoires ?
C’est le format populaire du moment sur les réseaux sociaux : les stories. Un nouveau canal de communication devenu incontournable pour certains. Communicants publics, devez-vous, vous aussi, devenir des raconteurs d’histoires ?
Par Marc Cervennansky @Cervasky
Les stories, ou histoires - si l’abus de la langue de Shakespeare vous énerve - décrit des petits assemblages éphémères de photos et vidéos, habillées de fioritures visuelles telles que des emojis, titres, étiquettes… L’idée initiale est de partager via son smartphone des petits moments funs et ludiques.
Ce format a été inventé et popularisé par Snapchat, qui en a fait sa spécificité. Les jeunes, cœurs de cible de l’application, se sont emparés de ce nouveau code narratif. L’aspect fugace répondant bien à des préoccupations d'échanges qui en théorie s’effacent et ne laissent pas de traces.
Depuis, les autres réseaux sociaux se sont empressés de copier cette fonctionnalité, avec en tête Facebook et Instagram, sous la la même appellation. Twitter semble être à la traîne et rencontre moins de succès avec ses "Moments".
Le format de la story est sur le point de dépasser les fils d’actualité.
Le succès des stories est confirmé par la popularité du format sur Instagram et le développement également très rapide de l'usage sur Facebook.
Ce dernier, lors de sa dernière conférence F8, prophétise même que « le format de la story est sur le point de dépasser les fils d’actualité et ainsi devenir la première manière dont les gens partagent des choses avec leurs amis. »
C’est la guerre à l’innovation entre les réseaux sociaux pour attirer et fidéliser toujours plus d’utilisateurs. De nouvelles fonctionnalités viennent ŕégulièrement enrichir les stories. Parmi les dernières en date : l’intégration de la réalité augmentée ou la vidéo à 360°.
Les collectivités commencent à saisir l'intérêt de ce canal de communication. Un rapide sondage sur le groupe Facebook des community managers d’institutions publiques révèle que les stories se prêtent bien à la promotion de manifestations publiques. Florence Esposito, de la ville de Grenoble confirme : “J'aime bien les utiliser sur de l'événementiel ça s'y prête bien je trouve. Côté visibilité il n’y a pas photo quand on compare les scores avec un post classique !”
Un investissement en temps non négligeable
Les abonnés répondent donc présents à ces mini histoires mises en scène de manière ludique. Mais il s’avère que la construction d’une story demande un investissement en temps non négligeable par rapport à la simple publication d’un visuel.
Les quelques collectivités qui ont tenté l’aventure sur Snapchat reconnaissent que le temps et l’énergie investis ne sont pas toujours récompensés par une audience satisfaisante. Il peut s’y ajouter un sentiment de frustration au regard de l’aspect éphémère de la publication qui disparaît au bout de 24 heures. Et quand on doit gérer aussi la communication sur d’autres réseaux sociaux et d’autres médias, il convient de faire des choix éditoriaux.
Néanmoins, pour tout communicant numérique qui se respecte et qui souhaite assurer une présence efficace sur les réseaux sociaux, il convient de ne pas ignorer ce format.
Les stories prendront-elles le dessus sur les fils d’actualités comme le prédit Facebook ? Il faudra à la fois faire preuve de créativité et de pertinence pour acquérir une audience et une attention durable parmi les nombreuses stories publiées chaque jour. Beaucoup de publications sont peu imaginatives et se contentent d’exploiter les quelques habillages visuels proposés par les applications. Pour réellement raconter des histoires qui captent l’auditoire, il conviendra de disrupter les schémas narratifs institutionnels.
Veillons donc à ce que les stories ne deviennent pas rapidement de l’histoire ancienne... en attendant l’apparition prochaine d’une nouvelle forme de narration numérique.