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À la com de Bretagne Romantique, une petite équipe au positionnement renforcé

Publié le : 7 janvier 2025 à 07:24
Dernière mise à jour : 9 janvier 2025 à 12:52
Par Edwige Prompt

Le jeune service communication de la communauté de communes Bretagne Romantique réussit à assurer une fonction stratégique malgré des moyens modestes. Sa responsable, Mélanie Guet, livre à Cap’Com ses recettes dans ce sixième numéro de l’enquête 2024 consacrée au fonctionnement des services com. [6/6]

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Par Edwige Prompt, journaliste, et Marie Cellard, infographiste.
Enquête pilotée par Bertrand Bellanger, directeur adjoint du développement économique, de l'emploi et du tourisme d’Amiens Métropole, et Jeanne Rebuffat, directrice de la communication de la ville de Lyon.

Voir à la fin de cet article toutes les autres analyses des services communication réalisées pour cette étude.

Tableau de bord du service com de la communauté de communes Bretagne Romantique

Un service qui monte en puissance

« Jusqu’en 2021, il n’y avait qu’une personne à la com puis je suis arrivée comme chargée de communication. En juillet 2023, j’ai pris la responsabilité du service, nous étions alors deux. Et depuis septembre dernier, nous avons un demi-poste supplémentaire. Il a donc fallu ajuster le rôle de chacune. »

Une petite équipe forcément polyvalente

« Nous sommes organisées par thématique des politiques publiques : on se répartit, entre nous trois, le suivi des services dont on promeut et valorise les actions. Je m’occupe en plus de toute la communication institutionnelle, y compris numérique, et ma collègue à 100 % est chargée de la communication interne. La troisième collègue travaille aussi à 50 % sur l’événementiel et la communication du service développement économique.

Dans une petite équipe, nous sommes toutes polyvalentes, des couteaux suisses. Nous avons des compétences de mise en page, PAO, mais nous faisons appel à des graphistes externes pour des travaux plus complexes, d’animation des réseaux sociaux, de relations presse… Nous sollicitons également des photographes et des agences de communication pour nous accompagner dans les projets (stratégie, identité visuelle) et la réalisation de vidéos. La rédaction est la partie que nous déléguons le moins. »

Des principes fondateurs

« Au sein de l’équipe, nous avons créé un “cadre de confiance” autour des valeurs que nous partageons : solidarité, franchise, esprit d’équipe, innovation… Ces principes fondateurs de notre collaboration sont affichés dans notre bureau. Cela nous semble important de poser ces principes pour bien travailler ensemble. »

Des « points flash » deux fois par semaine

« Nous avons mis en place un process d’échanges réguliers. Nous effectuons des points hebdomadaires chaque mercredi, d’environ deux heures, juste avant ma bilatérale avec le directeur général des services (DGS). Nous avons également instauré des “points flash” deux jours par semaine. Le lundi et le vendredi, en début de matinée, on se voit pendant 15 minutes, ça peut se faire en visio et on traite des points bloquants de la journée. Comme nous travaillons toutes les trois dans le même bureau, cela nous permet de ne pas nous déranger dans la journée, la gestion est plus fluide.
L’avantage d’être un petit service, c’est qu’on peut ajuster notre organisation facilement si l’on ressent le besoin d’en faire plus ou moins. »

Des flux de commandes optimisés

« Il y a deux ans, avec la collègue qui m'a précédée, nous avons profité de la refonte de notre identité visuelle pour remettre à plat le processus de travail avec les services. Nous avons créé un guide pratique pour détailler ce process. On fait des points mensuels avec les services pour connaître leur actualité, leurs projets et quand une demande émerge on organise un “brief” : une réunion d’une heure avec le représentant du service et l’élu concerné. On identifie les objectifs de communication et les cibles, et on répond à la question “Selon vous, l’action de communication serait réussie si…”. À partir de ces éléments on propose des supports, un message que l’on inscrit dans un plan de com que l’on fait valider par l’élu et le service : ce sera notre base de travail de référence.

On ne le fait pas pour tous les projets, seulement quand il y a un plan de communication important. L’objectif c’est de ne pas se retrouver avec des objectifs divergents entre élus et services, et éviter que la com ne soit considérée que comme un prestataire en bout de chaîne. Ce guide pratique a aussi été édité pour informer nos collègues de nos délais. Quand on veut engager un plan de communication, il faut s’y prendre de quatre à six mois à l’avance.

La com est dorénavant perçue comme une fonction stratégique.

Ce process, mis en place en 2022, permet de conforter le positionnement de la com, les services ne nous voient plus comme un prestataire. Mais on est un peu victimes de notre succès. Les services ont pris le pli de nous associer à leurs projets ; maintenant, il faut suivre ! Même si la procédure n’est pas encore respectée à 100 %, la com est dorénavant perçue comme une fonction stratégique, avec une plus-value. C’est aussi grâce à la direction, qui nous a soutenues.
Nous avons aussi la volonté de rendre autonomes les services sur des choses récurrentes pour lesquelles la com n’apporte pas de plus-value, comme les plannings des bibliothèques. On a créé des gabarits qu’on leur fournit. Ils complètent avec leurs informations. On ne valide pas derrière ; on essaie de faire confiance. »

Une nouvelle stratégie en élaboration

« Nous avons commencé à travailler avec une agence sur une nouvelle stratégie de communication. Nous possédons déjà une stratégie élaborée en 2020, pour le mandat en cours. Elle a été élaborée en interne, elle est dense et ambitieuse. Mais avec l’évolution des techniques de communication et la multiplication des projets, on s’est rendu compte qu’on produisait beaucoup de choses, au risque de partir dans tous les sens. On a donc décidé de réinterroger cette stratégie pour avoir quelque chose à déployer dès le début du prochain mandat, avec l’appui, la légitimité et le regard extérieur d’une agence spécialisée. »

Trello comme outil de gestion de projets

« Dans le bureau, nous avons un grand tableau avec des Post-it que nous déplaçons au fur et à mesure de l’avancée des projets : c’est notre Trello visuel ! Nous utilisons aussi le “vrai” logiciel Trello. Chacune a un tableau avec ses thématiques. C’est assez dense. L’avantage de l’outil, c’est son côté “multi-tasking”. Comme nous sommes polyvalentes dans nos métiers et nos thématiques, on a vite fait de se perdre. Trello nous aide dans notre organisation mentale. Le logiciel est aussi utile en termes de reporting puisqu’il est partagé avec le DG.
Nous bénéficions de la version premium de Trello depuis six mois. Je trouve qu’il manque encore une vision planifiée des projets mais c’est peut-être parce que je n’ai pas encore exploré toutes les potentialités de l’outil. Je dois encore faire les plans de charge “à la main”, faute de calibrage en temps horaire des projets qui permettrait leur planification. »

L’IA, un appui utile

« Nous utilisons l’intelligence artificielle (IA) ponctuellement. On se sert des fonctionnalités de la suite Adobe, d’Adobe Firefly pour générer des visuels et de ChatGPT pour titrer un article, prérédiger un post pour les réseaux sociaux ou encore trouver des éléments de langage quand on manque d’inspiration. Je vois plutôt l’IA comme un appui, plus qu’un outil en tant que tel. La machine ne pourra pas faire 100 % à notre place mais elle peut nous offrir un vrai gain de temps, une optimisation. »

Photo principale (de gauche à droite) : Loavenn Goursat (chargée de communication) ; Mélanie Guet (responsable du service) ; Cécile Pouchin (chargée de communication).

Enquête 2024 sur les services communication

Où en sont les services communication aujourd’hui dans leur positionnement vis-à-vis des élus et des services ? Comment assurent-ils en 2024 leurs missions à la charnière entre le politique et l’administratif ? Quels sont les fonctionnements, les règles de validation, les outils mis en place dans le service et avec les autres services ? Quel impact l'IA a-t-elle sur leur service ?

En amont d'un Grand angle sur la place et l'organisation des services com animé par Bertrand Bellanger, directeur adjoint du développement économique, de l'emploi et du tourisme d’Amiens Métropole, et Jeanne Rebuffat, directrice de la communication de la ville de Lyon, au Forum Cap'Com de Lille le 11 décembre 2024, Point commun a mené l'enquête auprès de plusieurs directeurs et directrices de la communication de collectivités de tailles variées.

Fiche d'identité de la collectivité, fonctions et champs d'action, organisation, flux et outils de pilotage, de régulation de validation, de collaboration, IA, plongez au cœur des services com de leur collectivité.

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