Réseaux sociaux : la fin des illusions
« Il faut se départir de l'illusion selon laquelle la puissance publique aurait le choix de ne pas y aller. » Les évolutions des médias sociaux poussent les communicants publics dans leurs retranchements éthiques. Mais Romain Pigenel, dircom d’Universcience et spécialiste de la transformation numérique, nous invite à privilégier la voie du pragmatisme et de la responsabilité.
La réalité, c'est que c'est le public et les citoyens qui ont raison. Pour l'instant, ils sont sur ces plateformes. Si demain, ils s'en vont, il faudra les suivre.
Ancien élève de l'École normale supérieure, enseignant à l'École d'affaires publiques de Sciences Po, Romain Pigenel est un spécialiste de la communication publique et politique et de sa transformation à l'ère numérique. Actuellement directeur du développement des publics et de la communication d'Universcience (Cité des sciences et de l'industrie – Palais de la découverte), il a auparavant exercé notamment les fonctions de conseiller du président de la République pour les discours et la communication numérique, de directeur adjoint chargé du numérique du Service d'information du gouvernement, et de directeur de la stratégie et de la communication de l'Institut du monde arabe.
Est-ce la fin des illusions pour la parole publique sur les réseaux sociaux ? Lors de la conférence animée par Pierre Bergmiller, responsable numérique de la ville de Strasbourg, en clôture des 15es Rencontres nationales de la communication numérique à Issy-les-Moulineaux, Romain Pigenel est intervenu sur ce sujet en complément du témoignage d'Arthur Grimonpont, ingénieur et consultant, auteur de l'ouvrage Algocratie, vivre libre à l'heure des réseaux sociaux, et du retour d'expérience de Virginie Cuisinier, responsable communication online et marketing de recrutement à l'Agence du service civique.
Il revient face caméra sur les points saillants de son intervention. En quatre questions, il aborde les illusions qui entourent les médias sociaux, et les ont fait passer en quelques années d'agora à repaire antidémocratique, alors même que les statistiques ne démentent pas la croissance des usages de tous les Français et renforcent l'obligation professionnelle des communicants à investir les réseaux avec le même cynisme que ceux qui les dirigent.