Encore quelques jours avant d’arborer mon chapeau de paille et chausser mes tongs
Dixième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué, responsable de la communication de la ville de La Tour-du-Pin.
Samedi 1er juillet 2023, 11h26, depuis mon salon
Cher carnet,
Youpi, l’école est finie ! La saison des barbecues a démarré ! Les congés approchent ! Si je dois encore attendre quelques semaines avant ma pause estivale, j’ai déjà fait la liste de ce que je vais emporter pour occuper mes vacances, au calme dans ma campagne familiale : des tenues de détente, mes chaussures de marche, un bon bouquin et quelques mots fléchés niveau 2 sur 3 pour faire bien cliché. Mais surtout, je vais prendre soin de laisser mon PC et mon téléphone professionnels éteints et rangés à la maison. En effet, la coupure avec le boulot pendant les vacances est pour moi primordiale, essentielle, indispensable.
Réel sujet de société, l’application du droit à la déconnexion hors temps de travail est une question qui concerne les professionnels de la communication, mais plus largement aussi les encadrants. Alors, quand on est les deux… Entre sentiment de devoir rester connecté ou obligation insidieuse de la part de l’employeur, ce droit n’est malheureusement pas toujours facilement applicable dans les faits. Je n’ai pas trouvé de chiffres récents pour confirmer cette impression que j’ai constatée au doigt mouillé, mais c’est un ressenti que j’éprouve pour en avoir parlé avec de nombreuses personnes. La mise à disposition massive d’outils numériques, notamment dans le cadre du développement du télétravail, a créé chez certains une impression de fil invisible, un sentiment d’être redevable, même en dehors des horaires de travail, toutes professions confondues.
D’un point de vue personnel, j’arrive à m’imposer cette coupure, c’est une nécessité pour mon bien-être, car le sevrage numérique est la seule solution qui me convienne pour des vacances réellement déconnectées. Cela est également rendu possible par ma collectivité, et mon collègue qui prend le relais en mon absence : je pars ainsi sereine. Et grâce à cela je reviens d’attaque, sans avoir eu l’esprit parasité par l’envie de vérifier des mails ou des notifications « au cas où ». Et tu sais, cher carnet, cela ne remet aucunement en cause mon professionnalisme, bien au contraire, j’estime que c’est une manière de l’affirmer : on peut être impliqué au quotidien, s’investir à fond tous les jours, et savoir couper hors temps de travail. J’admire au demeurant celles et ceux qui arrivent à ne pas se laisser imprégner par cela et qui reviennent de vacances la tête vide, le teint hâlé et leur messagerie pro à jour.
Allez, patience… Encore quelques jours avant d’arborer mon chapeau de paille et chausser mes tongs pour plusieurs semaines. J’ai hâte ! Mes dossiers sont en passe d’être bouclés, à l’image de ma valise. Mon cher carnet, je crois qu’il est temps de nous éloigner quelque temps. Je te souhaite un bel été, car toi aussi je vais te ranger pour te laisser te reposer et te retrouver avec encore plus de plaisir à la rentrée.