Oser. Tenter. Essayer. Toujours pour ne pas regretter
Douzième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué,
directrice adjointe de la communication de la ville de Chambéry.
Vendredi 15 décembre, 18h17, depuis un TER
Cher carnet,
« Il n'y a que le premier pas qui coûte », « L'herbe n'est pas plus verte ailleurs »... C'est comme si, il y a quelques mois, j'essayais de trouver dans ces expressions populaires un signe m'invitant à franchir, ou pas, le cap. Parfois, il faut ne pas avoir peur d'oser. Tenter. Essayer. Toujours pour ne pas regretter. Finalement, je l’ai fait : à l'issue d'une pause personnelle imprévue, j'ai souhaité voir si l'herbe est également verte ailleurs. Et tu sais quoi, mon cher carnet : elle l'est ! J’ai changé de poste au début du mois de novembre après cinq ans dans ma « petite » collectivité.
Cette décision n’a pas été prise à la légère : en effet, décider de « changer de crémerie » n’est pas simple, en particulier lorsque l’on est bien dans un job qui nous a tant apporté. Le plus dur pour moi ? En vérité, ça n’a pas été de mettre à jour mon CV ou bien de rédiger une lettre de motivation, non. Mais bien de cliquer sur « Envoyer » pour transmettre ma candidature ce fameux jour de juin. C'est une démarche qui n’est pas sans rappeler la prise d'indépendance qui nous fait quitter un jour le nid familial : on est heureux, enthousiaste, mais on a peur et on est triste à la fois.
À la suite du processus de recrutement, quand la réponse positive tant attendue est arrivée, je me suis vue traversée d’émotions contradictoires. J'ai versé beaucoup de larmes, notamment pour les amis que j’allais laisser. Pour le souvenir de nos fous rires pendant le café, nos parties endiablées de Skyjo, nos pauses déjeuner des « jeudis jeux », et nos blagues nulles dont nous étions friands – big up à la Team D. Mais ce changement professionnel n’est pas le premier pour moi, je sais comme à chaque fois que les vrais amis resteront au fil des mois qui passent.
C’est ainsi que j’ai rejoint il y a quelques semaines une nouvelle collectivité où j’ai été accueillie chaleureusement. De beaux dossiers sont déjà ouverts, des missions d’importance me sont confiées… les premiers temps passés dans ce nouvel environnement professionnel sont stimulants et prometteurs. Ce qui me permet de me dire aujourd’hui, cher carnet, que j’ai pris la bonne décision et que j’ai surtout bien fait de ne pas écouter les oiseaux de mauvais augure qui répètent à tout-va le fameux « On sait ce qu’on quitte, on ne sait pas ce qu’on trouve ! ». Un changement de poste, de collectivité, les évolutions professionnelles font partie de la carrière : nous sommes tous responsables de notre propre chemin et, depuis toujours, j’ai décidé d’écrire le mien. Reste à savoir combien de temps je vais tenir avant de sortir ma première devinette pourrie à mes nouveaux collègues... Je vais peut-être commencer par la tester avec toi, cher carnet : dis-moi, tu la connais, la blague du p’tit déj ?