La communication, c’est comme le gratin dauphinois
Quinzième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué, responsable communication de la communauté de communes Les Vals du Dauphiné.
Lundi 21 octobre 2024, 20 h 18, dans mon salon
Cher carnet,
Récemment, je suis allée à la rencontre de l’un de mes collègues, responsable d’un équipement recevant du public, au sujet d’un compte Facebook créé et géré par les agents dudit équipement. Au fil de la discussion, je l’interroge sur la vocation de cette page, son administration, sa logique, sa stratégie… ce à quoi il me répond, dans ses petits souliers, que les collègues l’alimentent au fil de l’eau, quand ils en ont le temps et sans vraiment de réflexion sur le contenu qu’ils publient, bien qu’ils aient envie de développer la présence de l’établissement sur le réseau social.
Dans ma tête, je m’apprête à lui rappeler que le community management est une mission à part entière et que ça tombe bien, car l’équipe de la com va l’accompagner pour optimiser l’animation de cette page Facebook. Mais je n’en ai pas le temps : l’œil vif et d’une voix assurée, il enchaîne en m’annonçant son souhait de lancer, très prochainement, le compte Instagram de la structure en vue de toucher un public plus jeune.
Alors là, je dis non, cher carnet. Non, non et non, nom de nom ! Un support ne se lance pas comme ça, parce qu’on l’a décidé. La communication, c’est comme le gratin dauphinois : une couche après l’autre pour avoir un ensemble harmonieux. Dans notre travail, il faut avoir l’œil partout pour repérer ces initiatives le plus souvent louables, rarement roublardes, pour les accompagner et les coordonner à défaut de pouvoir toutes les suivre quand les moyens humains sont limités.
Mais retournons vite auprès de mon collègue, convaincu du bien-fondé de son idée, afin de lui expliquer que, même si ça part d’une bonne intention, nous allons d’abord nous concentrer à renforcer les bases (la cuisson des patates), avant de déployer de nouveaux outils (l’assaisonnement lait, crème, ail et muscade. Et surtout pas de fromage !). Comme le fameux « entrée, plat, dessert », je suis convaincue que s’inspirer c’est bien, partager ses savoir-faire est essentiel, et rappeler le contour de nos missions est indispensable. Que chacun prenne la formule complète, et le gratin sera bien préparé.
